Vignette test Puppy Cross

Puppy Cross

 

  • Titre : Puppy Cross
  • Sortie : 2020
  • Développeur : DIMANCHE CORP.
  • Editeur : DIMANCHE CORP.
  • Plateformes : PC
  • Genre : Réflexion/Puzzle-game/Picross
  • PEGI : 3+
  • Sauvegarde : oui
  • Solo uniquement
  • Langue : Française
  • Prix : 9.99€ (Steam)

 

 

Aujourd’hui je met la main à la patte pour écrire ce test et vous parler d’un jeu qui a du chien (et oui, ce test sera le théâtre de jeux de mots de bas étage). Le dénommé Puppy Cross (là c’est pas moi), tout juste sorti au mois de février est un jeu de picross mixé avec un concept inattendu…

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, profitons-en pour faire un bref historique non-exhaustif du Picross et de ses différentes formes.

L’histoire du Picross

Le picross, aussi appelé logigraphe ou hanjie (en japonais) est à la base un jeu de réflexion solitaire sur papier dont le but consiste à noircir les cases d’une grille sur la base d’indications chiffrées et logiques, permettant in fine de dévoiler une image. 

Le concept n’est pas nouveau puisqu’on fait mentions de telles grilles dès 1925 (les règles ont toutefois été peaufinées au fil des ans). Mais c’est bel et bien son pendant vidéo-ludique qui fera émerger le concept en dehors de l’archipel japonaise.

Le sudoku peut aller se rhabiller, car mesdames et messieurs, c’est Mario en personne qui fut le porte étendard du Picross à travers le monde.
En 1995 sort Mario’s Picross sur Game Boy et propose des grilles sur le thème de Mario (étoile, Goomba…) et de Nintendo en général (une grille représente par exemple un Game Boy), le jeu est un succès attendu au Japon, mais plus timide en Europe et aux Etats Unis. Cependant il posera les bases du picross moderne et ouvrira la voie à plusieurs autres jeux. La même année sort Mario’s Super Picross (je vous laisse deviner la plateforme…) qui introduira un nouveau concept : tandis que les grilles de Mario proposent un challenge similaire, avec une limite de temps et des erreurs signalées qui vous octroient des pénalités de temps progressives, les grilles de Wario doivent se résoudre sans la moindre forme d’aide, mais sans limite de temps en contrepartie, la grille n’étant validée qu’une fois complétée à 100%.

 

Illustration test
Mario’s Super Picross sur SNES

 

Par la suite, Picross DS remet le couvert en 2007 et se veut être un jeu de picross générique mais de qualité. Plus tard le concept évoluera en introduisant la 3ème dimension au picross. Dans Picross 3D sorti en 2010 sur DS (puis Picross 3D : round 2 sur 3DS que je recommande chaleureusement aux amateurs) vous ne devez plus seulement deviner une image mais toute une forme. La transition est réelle pour les amateurs de picross, mais l’intérêt est préservé, l’esprit reste similaire tout en offrant un challenge plus relevé.

 

I
Picross 3D : round 2 sur 3DS transforme presque le concept en sculpture interactive. Une réussite.

 

Puppy Cross

Qui est à l’origine de l’idée, d’un jeu de picross sur les canidés ? C’est à la Développeuse Du Dimanche qui nous devons ce cross over improbable.

Le concept, le voici :

D’un coté vous avez un jeu de picross classique, avec pour thématique le monde des chiens (Puppy signifie chiot en anglais). Les images sont variées, entre les différences espèces de chiens qui existent de part le monde (sans compter les 19 espèces de chiens créées quotidiennement en Argentine) et les accessoires du style : balle de tennis, niche, fusils mitrailleurs etc…

 

Un motif de chien, parmi tant d’autres !

 

De l’autre, vous avez accès à un jardin, et toutes les grilles résolues offrent un item qu’il est possible de placer à sa guise dans cet espace. Vous allez donc devoir repeupler ce jardin d’éden en y ajoutant une foule de chiens et d’objets pour subvenir à leur petit confort.

La partie picross

Coté picross ce ne sont pas moins de 10 chapitres, offrant chacun 10 grilles (soit un total de 100 grilles, sachant que le jeu coûte 10€, ça nous ramène à 10 centimes d’euros la grille, c’est honnête) qui vous sont proposés. Le challenge est progressif au fil des chapitres, bien entendu, mais également au sein de chaque chapitre. La difficulté allant crescendo depuis les grilles 5×5 jusque 20×20. Ce système, bien que peu commun, est finalement ingénieux et gratifiant. En effet, lorsque l’on clôt un chapitre sur une grille 20×20 assez ardue, revenir ensuite au chapitre suivant à une grille 5×5 vous fait vous sentir comme un dieu du picross et vous incite à poursuivre la session de jeu. De plus, terminer les 5 premiers chapitre débloque un mode de jeu inédit…

 

Le gameplay est simple : clic gauche pour noircir, clic droit pour poser une croix. Il est également possible de maintenir le clic pour compléter plusieurs cases qui se suivent. En revanche, le système d’indice est parfois trompeur, c’est dommage puisque c’est le seul élément de gameplay qui cloche. Dans un jeu vidéo picross, lorsque vous remplissez une bonne série de cases noires, l’indice chiffré correspondant se grise, vous permettant d’un simple coup d’oeil d’éliminer certaines possibilités. Mais le plus important, c’est la position. Prenons un exemple de ligne : 1-1-1-1-1. Si je valide l’un de ces blocs, le 1 qui sera grisé correspondra à sa position dans la ligne/colonne. De ce fait, si je réalise par exemple que le dernier 1 de la colonne est situé en plein milieu de la grille, je peux de façon certaine poser des croix sur toute la partie inférieure de celle ci. Dans Puppy Cross, avec un exemple similaire, peu importe l’ordre de résolution, les indices auraient été délivrés de gauche à droite. Non seulement cela rend le jeu plus compliqué, mais cela occasionne parfois des confusions à celui qui ne s’attend pas à une telle entorse à la règle. Ceci dit, cela reste un désagrément mineur et l’expérience demeure fluide.

 

Illustration test Puppy Cross7
L’écran de jeu avec une grille 10×10 presque achevée.

La partie jardin

Coté jardin, une banque d’objets/chiens vous attend, dès lors que vous aurez au moins résolu une grille. Grâce à un habile drag’n’drop depuis votre banque d’objets vous allez pouvoir garnir ce beau gazon et laisser les chiens errer la truffe à l’air. Mais c’est tout. Il n’y a rien de plus à faire que contempler. Bon, j’avoue, il y a quand même quelque chose : le clic droit permet de caresser les chiens, qui vous répondent en aboyant et en vous regardant. Mignon à souhait, mais divertissant une minute ou deux, guère plus.

 

Illustration test Puppy Cross
Le jardin, avec le menu d’objets répartie en trois catégories : jouets, chiens et niches. Un vrai coin de paradis.

L’ambiance sonore

Je suis presque convaincu qu’il existe trois thèmes, dont un seul pour le mode picross. Qu’on se le dise, la musique est bonne, mais quand elle tourne en boucle depuis 1h non stop, elle tape un peu sur les nerfs.

Conclusion

Puppy Cross est un jeu qui a du chien. Je ne puis le juger qu’à hauteur de ses prétentions. Tout d’abord celle de ne vous faire débourser que 10€. A ce titre, au vu du temps que vous passerez à noircir les 100 tableaux, plus ceux du mode secret….Eh bien c’est déjà une bonne affaire. Mais à cela il faut y ajouter l’enrobage. Tout le jeu est boosté par deux dynamiques : la première est la curiosité. Sachant que chaque grille résolue aboutie à un objet ou un chien qu’il faudra disposer à sa guise dans le jardin, le syndrome du « Bon okay, une dernière grille et ensuite je remplie ma feuille d’imposition » est récurrent. La seconde dynamique est ce sentiment de puissance que délivre ponctuellement le jeu en vous proposant des grilles très simples après une série de grilles infernales. C’est bête, mais ça reste néanmoins plaisant. Certes, la musique est redondante, le système d’indice est perfectible, mais cela n’enlève en rien au plaisir de jouer, découvrir et caresser des chiens. Puppy Cross tente d’en faire plus avec un genre finalement assez fermé. Quand on pense aux nombres de versions de Tetris qui existent et qui n’apportent strictement rien au concept (excepté le très bon Tetris DS et sa foule de modes inspirés de l’univers Nintendo qui était un vrai dépaysement à l’époque, et le reste encore aujourd’hui, faute de mieux). Amis des chiens et amateurs de puzzle game pourraient fort bien passer de bons moments en compagnie de toutes ces boules de poils pixelisées.

 

 

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